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Historia Nipponica
3 décembre 2008

L'école Tendai, Tendai-shû, 天台 宗

Forme japonaise qu'a prise l'école du bouddhisme mahâyânique chinoise Tiantai 天台宗 fondée par le religieux de la dynastie Sui (, jap. Zui) Zhiyi (智顗, jap. Chigi, 538-597).

l'école fut fondée au Japon par Saichô (最澄; 767-822) qui s'était rendu en Chine en 804 pour rapporter les doctrines l'année suivante. Le Tendai acquière vite une indépendance vis à vis des six anciennes écoles bouddhiques de Nara (南都六, Nantô-riku-shô) et la reconnaissance de centre d'ordination du Grand Véhicule (大乗戒壇, daijô kaidan), un an après la mort de Saichô en 822.

Le Tendai admet l'étude de tous les sûtra, la dévotion envers tous les bodhisattvas, la pratique des oeuvres, mais a vite une prédilection pour le sûtra du Lotus (Hokke-kyô, Saddharmapundarîka sûtra), le Bouddha Amida (Amitâbha) et l'invocation de son nom.

Face à la montée du bouddhisme ésotérique, dans l'aristocratie de Heian, le Tendai s'imprégna de tantrisme, élaborant le courant ésotérique de l'école, le Taimitsu (). Cet accent mis sur l'ésotérisme fit passer nombre de ses membre pour de puissants magiciens. Ennin (円仁), disciple de Saichô et Enchin (円珍), disciple de Gishin (義真, 781-853), qui étudièrent tous deux en Chine rapportèrent des enseignements ésotériques; leurs lignées entrèrent dans un conflit ouvert qui se solda par la séparation géographique en 993: celle d'Ennin resta à l'Enryaku-ji (la branche de la montagne, Sammon-ha, 山門派), celle d'Enchin partit pour l'Onjô-ji (la branche du temple, Jimon-ha, 寺門派). Les deux écoles rivalisent en accentuant les rituels ésotériques, en entretenant des liens étroits avec la cour. Fin Heian, les religieux issus de l'école mais mécontents de cet état des choses se lancèrent dans de nouveaux mouvements religieux qui écloront pleinement dans le bouddhisme réformé de Kamakura.

Le centre de l'école fut l'Enryaku-ji (延暦寺) situé sur le mont Hiei (比叡山) au nord-est de Kyôto. Fondé dès 785 quand Saichô s'y installa pour méditer, ce n'était alors qu'un petit ermitage. En 788 il édifia une chapelle consacré au bouddha Baişajyaguro (藥師如来, Yakushi Nyorai).le Hieizan-ji qui deviendra l'Ichijô-shikan-in (一乗止観院). Le nom d'Enryaku-ji (monastère de l'ère Enryaku) lui a été conféré par décret impérial en 823 (Kônin[弘仁], an 14). au retour de Saichô en 805, qui en fait le siège de la nouvelle école, le temple jouit des faveurs des empereurs successifs de Heian. Il devient le “ monastère protecteur de l'État ”, se situant au nord-est , direction dite porte des démons (ou porte taboué, Kimon, []) par rapport à la capitale, la protégeant des influences maléfiques. En 827, est accordée à l'Enryaku-ji une estrade d'ordination indépendante de celle du Tôdai-ji (東大寺) de Nara. Le monastère est prospère durant toute l'époque Heian, particulièrement du temps du 18ème patriarche (zasu,座主), Ryôgen (良源, 912-985), où il comptait plus de 3000 demeures monastiques et pavillons. Il entretenait une redoutable armée de sôhei et de religieux de catégorie inférieure (dôshu, 堂衆) qui se s'est rendue trop justement célèbre par les nombreuses incursions qu'elle fit dans la région de la capitale. L'Enryaku-ji offrait l'aspect d'un véritable état dans l'état. En 993, les moines disciples d'Enchin quittèrent le monastère pour celui de l'Onjô-ji (園城寺), dès lors appelé Jimon (義真) et l'Enryaku-ji appelé Sammon (山門) dans lequel restèrent les partisans d'Ennin. Cette scission dans le Tendai marqua le début du conflit qui alla souvent jusqu'à l'affrontement armé. L'Enryaku-ji était un de plus grands centres d'étude dont la vocation était d'enseigner outre les doctrines du Tendai proprement dite (engyô, 円教, doctrine parfaite), celle de l'ésotérisme (mikkyô, 密教), le Dhyâna (zen, ) et le le code disciplinaire (kairitsu, 戒律) (en-mitsu-zen-ritsu, 円密禅律); à l'époque d'Ennin, on n'y enseigne le nembutsu (念仏, récitation de la formule d'invocation au Bouddha Amida, (阿弥陀) A l'époque Kamakura, le temple devint le foyer des principaux mouvements de réforme du bouddhisme médiévale. En sortir des moines tels Ryônin (良忍, 1072-1132), Hônen (法然, 1132-1212), Eisai (栄西, 1141-1215), Shinran (親鸞, 11731262), Dôgen (道元, 1200-1253) ou Nichiren (日蓮, 1222-1282). Il fut complètement détruit par Oda Nobunaga en 1571, puis réédifié sous Hideyoshi et les shôgun Tokugawa jusqu'à Iemitsu.

Bibliographie:

  • Maison du Japon à Paris, Dictionnaire Historique du Japon, "Tendai", Maisonneuve et Larose, 1962-1995.
  • Maison du Japon à Paris, Dictionnaire Historique du Japon, "Enryaku-ji", Maisonneuve et Larose, 1962-1995.
  • SIEFFERT, René, Les religions du Japon, PUF, Paris, 1968.
  • Extraits de chants liturgiques bouddhiques de l'école Tendai du bouddhisme japonais : (Harmonia Mundic collection Occora)

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